Défi économique au Canada : La pression historique de la dette pousse les Canadiens à repenser l'épargne et l'investissement

 



La dette record des ménages canadiens et l'augmentation du coût de la vie exercent une pression significative, comme en témoigne un récent sondage mettant en évidence la diminution de l'utilisation des comptes d'épargne libre d'impôt.

Selon l'enquête annuelle sur les investissements de la Banque de Montréal, le recours au CELI a chuté à environ 62%, marquant une baisse par rapport aux 66% de l'année précédente et au sommet de 69% en 2018. Cette tendance s'explique principalement par le poids du remboursement de la dette, cité par près d'un quart des Canadiens interrogés comme la raison de ne pas investir cette année.

L'économiste principal de BMO, Robert Kavcic, souligne que la dette des ménages atteint des niveaux historiquement élevés, l'inflation accentue les pressions quotidiennes sur les coûts, et les taux d'intérêt élevés font du remboursement de la dette une option privilégiée, éclipsant ainsi de nouveaux investissements.

Avec une augmentation de 4,75 points de pourcentage dans les coûts d'emprunt depuis les hausses de taux de la Banque du Canada, le taux préférentiel atteint désormais 7,2%. Les Canadiens se retrouvent également plus endettés en pourcentage de leur revenu disponible que leurs voisins américains, selon un rapport de Morgan Stanley Wealth Management Canada.

Le rapport souligne la menace d'une "falaise hypothécaire" au Canada, avec des propriétaires devant renouveler leurs prêts hypothécaires à des taux nettement plus élevés dans les années à venir. Morgan Stanley estime une augmentation potentielle des versements hypothécaires entre 23 et 27%, créant des défis financiers majeurs pour certains propriétaires en cas de récession et de taux d'intérêt élevés.

Le sondage BMO révèle que près de 70% des Canadiens estiment que les conditions économiques ont un impact négatif sur leurs finances. Les coûts de subsistance augmentent, avec une hausse moyenne de 397 dollars par mois par rapport à l'année précédente. Les consommateurs réduisent leurs dépenses pour les repas au restaurant, les voyages et les vêtements.

Les perspectives financières des Canadiens semblent assombries, avec 36% se sentant moins positifs selon une enquête de la Banque Toronto-Dominion. De plus, 58% anticipent des défis majeurs liés à l'inflation et au coût de la vie en 2024.

Cependant, une lueur d'espoir pourrait se profiler, selon les Services économiques de BMO, avec des conditions financières améliorées susceptibles d'atténuer le risque de récession d'ici 2024. Robert Kavcic souligne que l'assouplissement des conditions financières et les réductions de taux prévues par la Banque du Canada pourraient soutenir l'économie.

Bien que les ventes au détail aient rebondi en décembre, les économistes restent prudents, soulignant les pressions inflationnistes et les coûts d'emprunt élevés. Les consommateurs envisagent de reporter des achats importants, soulignant la nécessité d'une politique accommodante malgré l'amélioration récente des dépenses de consommation et la persistance de l'inflation, selon l'économiste Maria Solovieva de la Toronto Dominion.

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